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Sortie théâtre au TNG pour les 3e3 et les 3e4

Mardi 6 février, les élèves de 3e3 et de 3e4 sont allés voir Moi, les mammouths au Théâtre Nouvelle Génération de Vaise. Il s’agit d’une adaptation pour le théâtre d’un petit roman pour la jeunesse de Manuela Draegger (hétéronyme de l’écrivain contemporain Antoine Volodine). Le metteur en scène, Joris Matthieu, est très intéressé par l’écriture de Volodine qui est devenu au fil du temps un compagnon de route de sa compagnie Haut et Court.

La pièce se présente sous la forme d’un long monologue de Bobby Potemkine, protagoniste de ce récit, interprété par Maud Peyrache. Bobby vit dans un monde surnaturel. Tous les personnages, qu’ils soient humains, animaux ou végétaux, cohabitent au sein d’une communauté hétéroclite et étrange. Dans cet univers, Bobby Potemkine fait office de shérif depuis qu’il s’est simplement installé pour vivre dans le bureau déserté par la police. Comme la plupart des habitants de ce monde, il éprouve un sentiment de solitude et d’isolement. Alors, pour tuer le temps, il mène des enquêtes, glissant entre le monde réel et le monde des rêves. Il raconte aussi des histoires à voix haute pour un public imaginaire, pour son amie Lilly Nebraska et pour rester en éveil. Un soir, alors qu’il regarde par la fenêtre, il se persuade que quelque chose d’étrange est en train de survenir : des cris de mouettes rieuses au loin, un ciel traversé par les pluies de météorites, la ville qui a perdu ses couleurs, des petites taches au loin sur l’estuaire, qui ressemblent à des baleines portant des fourrures, des mammouths plutôt. Impossible pourtant que cela soit des mammouths, mais la rumeur commence se propager dans la ville et revient aux oreilles de Bobby par la bouche même des mouettes qui lui racontent que les mammouths sont entrés dans la ville. On raconte même qu’ils auraient écrasé la directrice de la maison du peuple, compressée pour être plus précis dans un petit cube de glace. Voilà  comment Bobby démarre son enquête entre rêves éveillés et songes lucides.

         Comme le personnage principal, le spectateur est sans cesse en train de glisser entre le sommeil et l’éveil. Il y a quelque chose d’hypnotique et de magique dans cet univers qui nous fait quitter l’espace dans lequel nous sommes et perdre la notion du temps. La musique et les textes nous font errer dans ces limbes.
          Sur scène, Bobby occupe un espace épuré qui ressemble à un petit bureau de police abandonné. Ce bureau est au centre d’une sorte de studio de tournage sur fond vert. Il semble glisser dans différents mondes au gré du récit, embarqué dans les images littéraires. Progressivement, la présence de ce fond vert s’estompe et se révèle être un espace phosphorescent, presque une source de lumière dans cet univers irradié et post-nucléaire.
          Le scénographe, Nicolas Boudier, joue sur la perception du public. Avec Joris Mathieu, il s’est intéressé à la persistance rétinienne, à la rémanence des images, aux ombres et à la phosphorescence. Ainsi des petits
éclairages au sodium ont-ils été utilisés car ils ont la particularité d’effacer certaines couleurs sur les objets, costumes et même sur la peau.
          Les élèves ont pu vivre une expérience insolite qui leur a permis d’élargir leur approche du théâtre car cette pièce n’a rien de classique. Elle leur a aussi permis de voir comment un texte narratif peut être incarné et mis en espace au théâtre.

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